Comment protéger la stabilité d'action avec clauses de préemption

29 mai 2024

La pérennité et la croissance d’une entreprise reposent sur la constance de son actionnariat. Les clauses de préemption et d’agrément sont des dispositifs juridiques cruciaux pour assurer cette stabilité. Souvent incluses dans les statuts, elles visent à protéger les intérêts des associés lors de processus de vente impliquant des transferts ou des achats d’actions de société.

Caractéristiques et distinction

La clause de préemption confère aux actionnaires en place la primauté pour racheter les parts cédées par un membre sortant, tandis que la clause d’agrément leur permet de valider ou non l’arrivée d’un nouvel associé. Ces dispositions sont essentielles pour préserver l’équilibre financier et organisationnel de l’entreprise, tout en influant sur ses perspectives de croissance à long terme.

En effet, en contrôlant l’arrivée de nouveaux actionnaires, ces accords permettent aux dirigeants de sélectionner des investisseurs stratégiques qui apportent une valeur ajoutée à la société, que ce soit en termes de financement, d’expertise ou d’accès à de nouveaux marchés.

Modalités d’exercice

L’application des clauses de préemption et d’agrément suit un processus défini, impliquant généralement les étapes suivantes :

  • la notification de l’intention de cession ou d’admission : l’actionnaire vendeur ou l’acheteur potentiel informe les autres associés de sa décision ;
  • le délai de préemption : échéance accordée aux membres intéressés pour se prononcer sur l’offre de cession selon les conditions préétablies ;
  • la procédure d’agrément : l’intégration d’un nouvel actionnaire est soumise à des critères précis.

 

Des objectifs stratégiques

Clauses de préemption et d’agrément contribuent à maintenir la stabilité du capital en limitant les fluctuations brusques de propriété. A fortiori, elles servent de remparts juridiques pour maintenir les équilibres internes au sein de l’actionnariat, mais aussi pour consolider la position dominante de certains acteurs clés.

Avant d’initier une levée de fonds, il est essentiel de saisir pleinement les visées et les rouages spécifiques de ces clauses. Leur efficacité repose sur une mise en œuvre rigoureuse et transparente, ce qui implique de prévoir :

  • la manière de notifier les associés de tout transfert ;
  • les modalités et les échéances relatives à l’approbation ;
  • des délais appropriés afin de prévenir l’enlisement de l’associé cédant ou d’entraver l’accès à des financements bancaires ;
  • en cas de désaccord, la possibilité de recourir à un expert, tel qu’un cabinet de cession d’entreprise à Paris.

 

Cas particuliers

Il arrive que les actions puissent être cédées sans l’activation du droit de préemption ou d’agrément. Cette souplesse offre à l’actionnaire cédant la possibilité de gérer son patrimoine sans contrainte de la part des autres associés. Cependant, une telle opération ne doit pas avoir pour but de contourner les clauses en question. De même, les obligations et les engagements de l’associé sortant doivent être pleinement assumés par la nouvelle entité acquéreuse.

Précisions

1) Le délai de préemption est primordial : s’il est trop long, il risque de décourager l’acheteur potentiel, compromettant ainsi la cession du vendeur. À l’inverse, s’il est trop court, les autres associés pourraient ne pas avoir le temps de trouver le financement nécessaire, ce qui pourrait aboutir à l’entrée d’un tiers dans le capital.

2) La clause de préemption exige qu’une offre soit d’abord faite par un tiers, puis notifiée aux autres associés. Cependant, cette clause peut dissuader le tiers, sachant que son offre sera rejetée. Parfois, des clauses de « droit de première offre » sont utilisées, où le vendeur informe d’abord les associés de son intention de vendre à un prix déterminé. Si les associés n’achètent pas dans un délai imparti, le vendeur peut alors vendre à qui il veut, purifiant ainsi la question du rachat par les associés avant de négocier avec un tiers.