La prise en compte de l’Endettement Net et de la Trésorerie

23 avril 2024

Pour le cédant comme pour l’acquéreur, la valorisation constitue un élément crucial dans le processus de vente/rachat d’une entreprise. Pour l’estimer correctement, il est indispensable de maîtriser deux notions fondamentales : l’endettement net, qui reflète la situation financière de l’organisation, et la trésorerie.

Définition et calcul de l’endettement net

L’endettement net est obtenu en soustrayant les avoirs disponibles de l’entreprise de ses dettes financières. Si la trésorerie, indicateur de la capacité de l’entreprise à générer des liquidités à court terme, excède le montant des dettes, on parle alors de « trésorerie nette ».

Dans le calcul, il est d’usage de considérer l’ensemble des dettes, à l’exception de celles liées à l’exploitation courante de l’entreprise, et notamment le BFR (Besoin en Fonds de Roulement), dont la fluctuation peut influencer l’état de trésorerie. Sont ainsi concernées :

  • les dettes fournisseurs, fiscales et sociales,
  • les dettes financières (crédits bancaires, emprunts obligataires),
  • le poste des comptes courants d’associés, assimilable à un passif.

S’agissant des loyers de crédit-bail, leur impact sur l’endettement net varie en fonction de la manière dont ils sont comptabilisés. S’ils figurent dans les charges d’exploitation, ils n’affectent pas les dettes financières. En revanche, s’ils sont traités comme un mode de financement, une fraction sera intégrée aux dotations aux amortissements, et l’autre, aux charges financières, influençant ainsi l’endettement net.

Enfin, pour une évaluation précise de l’endettement net, il est essentiel de ne pas oublier les dividendes versés aux actionnaires. En effet, ces distributions de bénéfices constituent des sorties de liquidités pour l’entreprise et contribuent par conséquent à l’augmentation de son endettement.

Il est d’usage de considérer la valeur réelle des dettes. Toutefois, celle enregistrée dans les documents comptables (les liasses fiscales) peut offrir une estimation raisonnable du montant des dettes financières.

Définition et composition de la trésorerie

La trésorerie représente les fonds disponibles à court terme dont dispose l’entreprise et qu’elle peut mobiliser pour faire face à ses besoins immédiats. Il est essentiel d’examiner sa composition en distinguant :

  • la part nécessaire à l’activité courante ;
  • la part constituée par les acomptes clients, les dettes envers les fournisseurs, les bénéfices non distribués des exercices antérieurs, les comptes courants des associés, etc.

L’inclusion de la trésorerie dans la valorisation d’une société dépend du cadre de l’analyse. Lors d’une transaction, le chiffre pris en considération est celui de la date de clôture. De même, en l’absence de perspective de cession, le niveau de trésorerie au moment précis de l’évaluation est retenu. Il est également possible de se référer aux données figurant dans les derniers comptes officiels.

Disposer de liquidités très abondantes lors de la vente d’une entreprise ne constitue pas nécessairement un atout. Il est essentiel de se questionner sur la pertinence de retirer une partie ou la totalité de cette trésorerie avant la conclusion de la transaction. Pour prendre la meilleure décision, il est important de s’entourer de conseils avisés de spécialistes en matière de cession d’entreprise.