Le choix du multiple à appliquer lors d’une évaluation d’entreprise est étroitement lié aux caractéristiques spécifiques de l’entité considérée.
Le multiple du chiffre d’affaires
Ce multiple permet d’estimer la valeur d’une entreprise en fonction de sa position sur le marché, sans tenir compte de sa structure financière ou de sa rentabilité. Il est particulièrement pertinent dans les secteurs où cette position constitue un facteur stratégique, notamment pour les structures en concurrence directe ou lors de l’évaluation de fonds de commerce.
Exemples d’application : les établissements opérant dans les secteurs du nettoyage, de la sécurité et du gardiennage sont des exemples typiques de sociétés dont la valorisation peut être fondée sur le multiple du chiffre d’affaires.
Le multiple du résultat d’exploitation
Il s’agit d’un indicateur privilégié pour évaluer la performance opérationnelle d’une firme. En effet, il reflète la capacité de celle-ci à générer des bénéfices issus de ses activités courantes, après prise en compte de la politique d’amortissement choisie. Ce multiple offre une approche plus homogène pour comparer des organisations appartenant à des secteurs d’activité différents. En revanche, le multiple du résultat net, en raison de sa sensibilité aux frais financiers et à la politique d’endettement, est moins adapté pour cette analyse.
La sélection des agrégats financiers dépend de la maturité de la cible et du secteur d’activité concerné :
- Pour les start-ups, le multiple du chiffre d’affaires annuel récurrent (ARR) est privilégié en raison de la prédominance des investissements de croissance et de l’absence de rentabilité à court terme.
- Les entreprises industrielles, caractérisées par des investissements importants, sont souvent valorisées sur la base de leur EBIT.
Le multiple de l’EBITDA
En tant qu’indicateur de la performance opérationnelle courante, ce coefficient est insensible aux choix comptables relatifs à l’amortissement et aux investissements. Cette caractéristique, tout en facilitant les comparaisons, peut toutefois masquer des différences fondamentales entre les modèles économiques des entreprises.
Les ratios de valorisation ne sont pas des outils universels. Ils doivent être adaptés aux spécificités de chaque entreprise. En fonction de son secteur d’activité, de son modèle économique et de sa stratégie, il peut être nécessaire d’ajuster les multiples de référence, en appliquant des décotes ou des surcotes.
Ainsi, une étude récente de l’Argos Index indique qu’au deuxième trimestre 2023, les entreprises européennes du midmarket, dont la valorisation se situe entre 15 et 500 millions d’euros, étaient en moyenne évaluées à 9,9 fois leur EBITDA. Ce multiple sert de référence pour ce segment de marché, mais il est essentiel de souligner que cette valeur peut varier considérablement en fonction des spécificités de chaque entreprise.