Créer une holding pour céder son entreprise : bonne ou mauvaise option ?

21 novembre 2024
De nombreux dirigeants s’interrogent quant à l’intérêt de mettre en place une holding dans le cadre d’une transmission d’entreprise. Si cette solution présente des avantages indéniables, une telle structure ne convient pas à toutes les situations et doit se faire au cas par cas. Un choix inapproprié peut en effet affecter la valeur de la société et compliquer l’opération.

Les deux modes de création d’une holding

La holding offre un cadre juridique et financier privilégié pour mener à bien des opérations de croissance externe. Sa création peut se faire de deux manières. Certains mettent sur pied une nouvelle entité, qui devient la société mère, et à laquelle seront apportés les titres de sa filiale (dite « société opérationnelle » ou « société d’exploitation »). Les experts parlent alors d’un processus « par le haut ». D’autres privilégient directement la transformation juridique de la société d’exploitation en holding, une approche désignée par « création par le bas ».

La holding nouvellement constituée fonctionne ensuite comme un véhicule d’investissement. Elle souscrit un emprunt bancaire qui finance la prise de contrôle de la société cible. Les dividendes que lui verse cette dernière servent à rembourser ce crédit. Ce mécanisme protège le patrimoine personnel du dirigeant, la charge et le risque liés à l’endettement étant supportés par la holding.

Une fiscalité avantageuse et de possibles économies d’échelle

Associée au Pacte Dutreil, la création d’une holding permet de bénéficier de mécanismes fiscaux avantageux. Le régime mère-fille est particulièrement attractif : il autorise la société mère à déduire de son revenu imposable 95% des dividendes perçus de sa filiale.

Par ailleurs, cette structure favorise la mutualisation des ressources et des fonctions supports entre les différentes sociétés du groupe, facilitant la gestion opérationnelle et générant des économies d’échelle.

Des contraintes liées à la fiscalité et la liquidité

La cession des titres détenus par la holding est soumise à un impôt de 3 % sur la plus-value réalisée, contrairement à l’apport, qui est exonéré. Ce prélèvement s’ajoute aux cotisations sociales appliquées aux revenus distribués par la holding, tels que les salaires ou les dividendes. De plus, les fonds investis dans la structure sont immobilisés, limitant les possibilités de retraits de liquidités destinés à financer d’éventuels projets.

En conclusion, la création d’une holding peut s’avérer intéressante dans le cadre d’une transmission patrimoniale. Cependant, le coût fiscal lié à sa création et à sa gestion est généralement supérieur à celui d’autres dispositifs, tels que l’abattement renforcé de 85 %, la donation pré-cession ou l’apport cession. Ces mécanismes peuvent être plus adaptés dans certaines situations.

Une bonne préparation est essentielle pour réussir une telle opération. Il faut donc prendre le temps d’analyser toutes les possibilités et de solliciter un professionnel de l’accompagnement en transmission d’entreprise.