Un covenant, ou clause restrictive, est une condition contractuelle imposée par les banques dans le cadre d’un prêt LBO. Son objectif est de protéger les intérêts des prêteurs en imposant des seuils critiques à respecter, principalement des ratios financiers, pour garantir la santé financière de l’entreprise et la viabilité du LBO.
Covenant : les ratios clés
Le choix des covenants et les valeurs seuils fixées varient en fonction du profil de risque de l’entreprise et des critères de l’établissement prêteur. Deux ratios sont particulièrement scrutés :
1 – Le levier financier
Calculé comme le rapport « Dettes / Ebitda », il mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses emprunts. Un niveau supérieur à 2,5 est généralement acceptable, mais ce seuil est amené à fluctuer.
2 – La couverture du service de la dette
Déterminée par le rapport « Free cash flow / Service de la dette », cette évaluation met l’accent sur l’aptitude de l’entreprise à générer suffisamment de trésoreries pour honorer ses obligations. Dans la pratique, un ratio supérieur à 1 est requis.
Compte tenu du risque encouru par les banques dans les opérations de LBO, celles-ci exigent le respect simultané de ces deux ratios financiers. En outre, elles peuvent examiner d’autres indicateurs, tels que le ratio d’endettement net par rapport aux capitaux propres, afin de sécuriser leur investissement. À cet effet, l’emprunteur a tout intérêt à élaborer un budget prévisionnel solide, mais également à se faire accompagner par un cabinet conseil LBO.
Les conséquences du non-respect des covenants
Plusieurs scénarios sont susceptibles de se produire :
- Une renégociation du financement : les banques peuvent exiger une modification des termes du prêt, comme une augmentation du taux d’intérêt ou une réduction du montant emprunté.
- Une restructuration du financement : dans les cas critiques, un réaménagement peut être nécessaire, impliquant par exemple une conversion de la dette en capital.
- Un remboursement anticipé : en cas de manquement grave, les prêteurs peuvent demander le remboursement immédiat de l’intégralité de la dette. Toutefois, ils optent rarement pour cette mesure extrême, privilégiant plutôt la recherche de solutions alternatives telles que les « waivers ». Ces derniers servent de pénalités pour compenser le non-respect des termes du contrat.
Anticipation et communication
Pour éviter ces situations délicates, il est impératif que l’entreprise emprunteuse :
- établisse un budget prévisionnel précis et réaliste,
- communique régulièrement avec les banques sur sa situation financière,
anticipe les difficultés potentielles et propose des solutions préventives.