Crédit vendeur ou l’alternative pour financer la reprise d’une société

4 avril 2024

Le crédit-vendeur est un outil de financement dédié à la reprise d’entreprise. Il s’agit d’un prêt consenti par le cédant au repreneur, en lui permettant de s’acquitter d’une partie du prix d’acquisition.

Le principe et les caractéristiques du crédit-vendeur

Sur le prix convenu, le repreneur verse un apport initial au comptant au cédant. Le solde est couvert par le crédit-vendeur, et correspond le plus souvent à 30 à 50 % du prix. Il est remboursable suivant un échéancier imposé par le dirigeant sortant. Le règlement de cette différence est généralement étalé sur 2 ou 3 ans, l’entreprise ayant des besoins de liquidités importants durant la phase de démarrage.

Les deux parties s’accordent librement sur le taux d’intérêt du crédit-vendeur. Il fonctionne comme un prêt bancaire classique avec des mensualités à honorer. Une contribution personnelle ou un emprunt bancaire vient souvent compléter le plan de financement.

Les différences entre crédit-vendeur et earn-out pour financer la reprise

Également utilisée dans le cadre de la cession d’entreprise, l’earn-out est un montant variable versé au vendeur en fonction des résultats de l’entreprise cédée sur une période définie. Il influe ainsi sur le prix final d’acquisition.

En revanche, le montant du crédit-vendeur est prédéfini et est totalement décorrélé de la performance future de la société. Il est dû en intégralité, et le vendeur exige généralement des garanties, comme un nantissement des titres de l’entreprise ou une garantie bancaire, pour se prémunir contre le risque d’impayé.

Des règles fiscales avantageuses s’appliquent au crédit-vendeur, le prélèvement de l’impôt sur la plus-value pouvant être étalé dans le temps.

Attention, le différé de financement partiel du prix d’acquisition reprise d’entreprise est une fausse solution miracle. Au contraire, le repreneur s’expose à des risques financiers et opérationnels, surtout s’il n’a pas mis en place un plan de financement solide dès le départ, en amont de la conclusion de la transaction.

Faute d’apport personnel et de capitaux externes (prêt bancaire, aides publiques et subventions diverses), il peut être contraint de puiser directement dans les fonds de l’entreprise, menaçant sa croissance et sa pérennité. Et cela sans compter les implications fiscales et juridiques susceptibles de compromettre la cession.

Les avantages et inconvénients respectifs pour les deux parties

Pour l’acheteur :

  • le crédit-vendeur lui permet de ne pas débourser en une seule fois 100 % du prix demandé ;
  • le cédant supportant une part de risque via ce mode de financement, les banques sont plus enclines à consentir un prêt ;
  • cependant, l’obtention de cette facilité repose sur la confiance mutuelle entre acheteur et vendeur.

Pour le vendeur :

  • il est possible de négocier un taux d’intérêt plus compétitif, à 2-3 % ;
  • en s’adaptant à leurs capacités de financement, le mécanisme permet d’attirer davantage d’acquéreurs potentiels ;
  • grâce à cette flexibilité, il se trouve en position de force pour imposer un prix supérieur ;
  • le vendeur qui répond aux critères d’éligibilité peut étaler le paiement des impôts sur la plus-value ;
  • néanmoins, il doit prévoir des protections contre le risque de non-remboursement.

Malgré les attraits indéniables du dispositif, l’accompagnement professionnel d’un professionnel, comme un cabinet de conseil en cession d’entreprise, est fortement recommandé pour maîtriser ses tenants et aboutissants, préparer les documents nécessaires à la cession et prendre une décision éclairée.