L’importance de convenir d’une stratégie de sortie
La durée d’investissement est déterminée par l’horizon d’investissement du fonds, qui se situe généralement entre 5 et 10 ans. Les éventuels désaccords surgissent le plus souvent lors de la phase de sortie. Les dirigeants d’entreprise, mus par l’ambition de poursuivre le développement de leur société, peuvent envisager de rester en place ou de se renforcer. À l’inverse, les fonds privilégient la cession de leurs parts au prix le plus élevé possible afin de maximiser leur plus-value.
Le fonds a le devoir de présenter des rapports réguliers à ses investisseurs (LPs) selon une périodicité définie au départ, afin de suivre sa performance du fonds et l’évolution des opérations réalisées. Certains peuvent exiger des droits de sortie anticipée (vente des parts avant la fin de l’horizon d’investissement initial), notamment si aucun processus de cession n’est en cours.
D’autres peuvent imposer l’atteinte de certaines conditions préalables à la revente de leurs participations, comme un Taux de Rendement Interne (TRI) minimum, un niveau de MRR (Monthly Recurring Revenue) donné ou un EBITDA (Ebit Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) spécifique.
C’est pour répondre à ces impératifs et assurer un cadre clair pour les investisseurs que le pacte d’actionnaires intègre généralement des dispositions relatives à la liquidité, aux clauses de sortie et au calendrier de cession envisagé.
Les différents modes de cession des parts des investisseurs
Les investisseurs en Private Equity jouissent d’une grande flexibilité pour leur sortie. Ils ont le choix de céder leurs participations de manière partielle ou totale, et ce à différents stades de développement de l’entreprise. Plusieurs options existent pour la vente :
- à d’autres investisseurs ou à d’autres fonds lors d’un nouveau tour de financement est fréquente. Baptisée « opération secondaire » ou « LBO bis », cette stratégie permet une transmission rapide des titres tout en offrant au management la possibilité de conserver ou d’accroître sa participation au capital, voire de procéder à un retrait de liquidités (cash-out) ;
- à un ou plusieurs actionnaires existants, qui peuvent ainsi se renforcer au capital via une OBO (Opération de rachat d’actions par Offre Publique d’Obtention) ou une LBO (Leverage Buy-Out) ;
- à un acteur industriel stratégique afin d’accéder à de nouveaux marchés, d’acquérir des compétences spécifiques ou de bénéficier d’une technologie innovante. Cette solution permet de céder l’intégralité des titres tout en profitant de la prime de contrôle versée par l’acheteur ;
- via une introduction en bourse (IPO), pour lever des fonds, offrant aux investisseurs une liquidité accrue pour leurs participations. L’IPO est souvent privilégiée comme mode de sortie en Private Equity car elle permet d’obtenir des valorisations élevées et une liquidité rapide des titres. Néanmoins, cette option est généralement réservée aux opérations de grande envergure et est tributaire des conditions du marché au moment de l’introduction. À l’instar de tout projet, son succès repose sur le sérieux de sa préparation.
Afin de garantir une sortie réussie des investisseurs ou la cession complète de l’entreprise, le cabinet de conseil M&A peut mettre en place une approche dite « Dual Track ». Ce processus consiste à lancer un appel d’offres simultané auprès de fonds d’investissement et d’industriels. Il permet de générer des propositions variées provenant de différents profils d’acquéreurs potentiels, ce qui contribue à optimiser la valorisation de l’entreprise.